Le jeudi 10 décembre 2015 à 18h30 au CRFJ, animée par Dominique Bourel (directeur de recherche, centre Roland Mousnier, université Paris – Sorbonne).
Martin Buber (1878-1965) est un des grands penseurs du judaïsme moderne. Après un engagement sioniste durant sa vie d’étudiant, durant lequel il pose les fondements de l’université hébraïque de Jérusalem, il fait découvrir le hassidisme aux Juifs et aux non Juifs, devient rapidement le porte parole de la renaissance juive entre les deux guerres. Auteur d’une œuvre philosophique illustrée par le célèbre ‘Je et Tu’ (1923), il traduit la Bible avec Franz Rosenzweig (1925-1929) et enseigne dans l’institution créée par ce dernier, le Lehrhaus de Francfort, en assurant aussi un des cours à l’université. Dès 1925 il participe au Brit Shalom destiné au rapprochement avec les Arabes, alors majoritaires en Palestine mandataire. Il prolongera cette action avec l’association Ihoud. Après 1933 il sera l’un des grands animateurs de la résistance spirituelle avant de s’installer définitivement à Jérusalem (1938) où il enseigne à l’université hébraïque. Créateur du séminaire d’éducation pour adulte, fondateur du département de sociologie, ses voyages en Europe et aux USA en font un penseur mondialement connu, intervenant dans les affaires de la cité et artisan inlassable d’une meilleure relation avec les Arabes, du rapprochement avec la nouvelle Allemagne et le christianisme. Conscience exigeante du jeune Etat, il ne laissera personne indifférent.
La conférence se fondera sur les milliers de lettres des archives Buber de la bibliothèque nationale d’Israël.