Florence Heymann, Chercheur CNRS, affectée au CRFJ vient de publier un article intitulé «Vivre « sans foi ni loi » (juive) en Israël aujourd’hui», dans l’ouvrage « Tensions et défis éthiques dans le monde contemportain».
Le monde moderne est en proie à une crise majeure de civilisation. La doxa parlera de «perte des repères», et les pouvoirs publics croient contenir les périls en multipliant les «comités d’éthique», dans de nombreux secteurs d’activité à commencer par ceux des pratiques médicales et des recherches en biotechnologies. Mais encore cette crise porte sur les valeurs, les moeurs, la politique, l’économie, la violence, la criminalité, les médias, l’éducation, le sport, etc. À ne pas interroger plus en profondeur cette crise, ces divers comités d’éthique seront autant de « rustines » destinées à colmater en vain ce qui fait eau de toute part. Les questions sous-jacentes de l’éthique contemporaine portent sur les «limites»: « peut-on tout faire ? », « peut-on tout dire ? », « peut-on tout montrer ? », « peut-on rire de tout ? ». Elles interrogent la formation et la condition du lien social, dans un contexte où la démocratie est une valeur inconditionnée. Thomas Jefferson en avait identifié le point de tension: « Le prix de la Liberté, c’est une vigilance éternelle ». Ce champ de réflexion appelle donc un croisement de disciplines : le droit, la sociologie, l’anthropologie, la philosophie, l’histoire, la psychanalyse, les sciences du comportement et des systèmes intelligents et robotiques, les sciences politiques, les sciences du vivant, les sciences de l’environnement