Le mercredi 21 mars 2018, à 18 h au CRFJ, par Camille Rouxpetel. Chrétien et oriental, identique et différent, proche et lointain, c’est bien à un alter ego que se confrontent les Latins partis pour la Terre sainte, à la fois cœur de la chrétienté, dont Jérusalem est le centre, et terre étrangère, qui en constitue la frontière orientale. Dans le sillage de la première croisade, le Saint-Sépulcre, censé symboliser l’unité et l’universalité de la chrétienté, est à la fois le théâtre et l’acteur de la découverte de l’altérité et de la diversité interne au christianisme. Centre du royaume franc de Jérusalem, il devient le symbole de l’identité chrétienne d’une terre repassée sous souveraineté islamique, ayyubide puis mamelouke.
Camille Rouxpetel est Florence Gould Fellow à la Villa I Tatti, the Harvard University Center for Italian Renaissance Studies et ancien membre de l’École française de Rome. Ses travaux portent sur les relations interculturelles entre les Églises et les communautés chrétiennes d’Occident et du Proche-Orient entre les XIIe et XVe siècles. Elle a notamment publié à Rome une monographie sur les représentations latines des chrétiens du Proche-Orient : L’Occident au miroir de l’Orient chrétien. Cilicie, Syrie, Palestine, Égypte (XIIe-XIVe siècle).