Mercredi 19 juin 2013 à 19h00 au CRFJ, par François Azouvi.
« Nous vivons sur la croyance que les Français ont été aveugles, sourds et muets au lendemain de la guerre, et jusqu’aux années 70, au génocide des Juifs. Or c’est faux. Les intellectuels d’abord, puis l’opinion publique ensuite, ont eu très vite connaissance de l’événement et les premiers en ont abondamment parlé. Les chrétiens ont été les plus ardents et les plus précoces commentateurs de l’événement. Par la suite, dans les années cinquante, le roman et le cinéma se sont emparés de ce crime et l’ont porté à la connaissance du grand nombre. Quant aux années soixante, elles ont été marquées par des polémiques immenses, à commencer par celle du Vicaire de Rolf Hochhuth (1963). Ainsi, dès avant la guerre des Six-Jours, le public français était averti et sensible à un drame auquel les événements de mai-juin 1967 allaient soudain conférer une nouvelle actualité. »
François Azouvi : Directeur honoraire de recherche au CNRS et directeur honoraire d’études à l’EHESS. Derniers livres parus : La Gloire de Bergson. Essai sur le magistère philosophique, Gallimard, 2007; Descartes et la France. Histoire d’une passion nationale, Fayard, 2002″