Mercredi 19 Décembre 2012 à 19 h 00 au crfj.
Arrivés dans la seconde moitié du 19è siècle dans ce qui était alors une partie de l’Empire Ottoman, les Tcherkesses d’Israël vivent toujours dans les deux villages du nord du pays qui leur ont été assignés par les autorités turques à leur arrivée: Kfar Kama (Galilée inférieure, district de Tibériade) et Reyhaniya (frontière libanaise, district de Safed). Méconnue du public israélien, cette minorité discrète d’à peine 4500 individus, présente une équation peu banale: Israéliens mais pas Juifs, Musulmans mais pas Arabes (ils sont Caucasiens), « traîtres » et « musulmans au service du sionisme » pour les uns, « citoyens de seconde zone » pour les autres, cette conférence se propose de revenir sur l’histoire de leur présence dans la région et d’analyser comment les Tcherkesses d’Israël négocient-ils leur place face aux deux « titans » identitaires qui se disputent, sans laisser beaucoup d’espace vacant, la légitimité d’une présence et dont les histoires, les catastrophes et les douleurs s’affrontent plutôt que de s’admettre et de cohabiter.
Eléonore Merza est docteure de l’EHESS et anthropologue du politique, elle effectue actuellement un post-doctorat au Centre de Recherche Français de Jérusalem.
Après avoir consacré sa thèse de doctorat aux dialectiques d’identification et aux négociations identitaires de la minorité tcherkesse d’Israël, elle continue à explorer les modalités de citoyenneté non-juive, la condition minoritaire et le « vivre ensemble » dans la société israélienne contemporaine. Elle a enseigné quatre année à l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales à Paris et a été chargée de cours sur le conflit israélo-palestinien.