Conférence le mercredi 24 octobre 2018 à 18h30 au CRFJ avec Caroline Rozenholc, géographe, chercheuse au Centre de recherche sur l’habitat (UMR 7218 LAVUE) et maître de conférences associée à l’École Nationale Supérieure d’Architecture de Paris-Val de Seine.
Tel-Aviv. Le quartier de Florentine : un ailleurs dans la ville (éditions Créaphis, 2018) est le fruit d’une collaboration entre une géographe et un architecte-urbaniste. L’ouvrage propose une lecture inédite de Tel-Aviv à partir des conclusions mises à jour d’une thèse de doctorat, au croisement de la géographie urbaine et des études migratoires, et d’une déambulation graphique (dessins d’analyse et croquis d’ambiance dans les rues, arrière-cours et intérieurs de Patrick Céleste). C’est de cette lecture renouvelée dont voudrait rendre compte cette conférence au CRFJ. Il s’agira en effet de parcourir l’histoire urbaine, sociale et politique de cette ville « globale » de la Méditerranée orientale, reconnue pour son patrimoine architectural (Bauhaus) et la modernité de son plan d’urbanisme, et ce non plus à partir des espaces les plus centraux et les mieux reconnus de la ville, mais à partir d’un quartier longtemps abandonné des services publics et toujours défavorisé malgré une situation centrale : Florentine. L’enquête sera ainsi conduite à partir de l’étude de cet ancien quartier juif de Jaffa, quartier d’immigration historique, et des traces et marques déposées par ses populations successives : des juifs arrivés de Salonique dès les années 1920, puis de tout le pourtour méditerranéen, d’Iran et d’ex-URSS et, plus récemment, des travailleurs « étrangers » venus d’Afrique, d’Asie et d’Europe.
Cet exemple singulier mais emblématique peut-il nous informer sur une quête généralisée et toujours plus forte de lieux et d’espaces d’identification ? Peut-on décrire, à partir de ce type de lieux, la manière dont se nouent les enjeux locaux, nationaux et globaux et contribuer, au-delà de l’étude de cas, aux études urbaines et aux débats scientifiques sur la mondialisation souvent perçue comme une ère d’accélération et de désaffiliation territoriale ?
Caroline Rozenholc est géographe, chercheuse au Centre de recherche sur l’habitat (UMR 7218 LAVUE) et maître de conférences associée à l’École Nationale Supérieure d’Architecture de Paris-Val de Seine. Spécialiste des mobilités internationales et de leurs effets sur la ville, ses travaux portent en particulier sur la question du lieu (matérialité, usages, ancrages, revendications) dans la mondialisation. Elle en traite à travers trois thématiques : les quartiers d’immigration, la patrimonialisation en milieu urbain et le tourisme religieux. C. Rozenholc est l’auteur de Les lieux de mobilité en question. Acteurs, enjeux, formes, situations (2018, avec C. Barrère) et de Tel-Aviv. Le quartier de Florentine, un ailleurs dans la ville (2018).