Du 4 au 7 mai 2017, le CRFJ a accueilli le xlviiie congrès de la Société des Historiens Médiévistes de l’Enseignement Supérieur Public (SHMESP), sur le thème “Les vivants et les morts dans les sociétés médiévales”. Rassemblant des historiens, historiens de l’art et archéologues, tous spécialistes du Moyen Âge européen et extra-européen, la SHMESP réunit son congrès une fois par an en France ou à l’étranger. Le congrès de Jérusalem 2017 a rassemblé près de 80 spécialistes du Moyen Âge, issus de 25 universités françaises, du CNRS, de l’EHESS et de l’INRAP, aux côtés de collègues de l’Université hébraïque de Jérusalem et de l’Université palestinienne al-Quds. Les trois journées du congrès ont été accueillies successivement par la Mandel School for Advanced Studies in the Humanities (Hebrew University), par le couvent arménien Saint-Jacques et par le Hind el-Husseini College (Al-Quds University). Ouvert à l’Université hébraïque par Son Excellence l’Ambassadrice de France Madame Hélène Le Gal, le congrès a également été honoré de l’invitation au Consulat général de France à Jérusalem de Monsieur le Consul général Pierre Cochard. Il s’est conclu, conformément à la tradition, par un banquet à Jéricho et par une excursion qui a conduit les participants le dimanche 7 mai sur les sites d’Arsuf, Atlit et Acre.
La tenue du xlviiie congrès de la SHMESP à Jérusalem, ville-sanctuaire et ville-cimetière, au cœur des croyances et des attentes eschatologiques des trois grandes traditions monothéistes, était une invitation à reposer la question des relations entre les vivants et les morts dans les sociétés médiévales. Moins que la mort elle-même, qui avait déjà fait l’objet du congrès de 1975, il s’agissait d’interroger dans ses multiples dimensions le commerce que les vivants entretenaient avec leurs morts, l’aller-retour entre le temps et l’espace propres aux uns et aux autres, le dialogue outre-tombe qui fondait la mémoire d’une communauté, interrogeait ses croyances quant aux lieux de l’au-delà et au devenir du corps et de l’âme, et consolidait ses peurs ou ses espérances. Les travaux du congrès ont fait une large part aux apports de l’archéologie funéraire et à la comparaison des situations historiques entre les chrétientés (latine, grecque, orientales), les communautés juives d’Orient et d’Occident, et l’Islam.