« Etude comparée de deux sarcophages pour femmes artistocratiques du Bible Lands Museum de Jérusalem : authenticité, provenance, datation ». Par Mariana Bodnaruk
(New Europe College, Institute of Advanced Studies, Bucarest), chercheuse invitée au CRFJ (novembre 2020 – janvier 2021) dans le cadre des AMI (aides à la mobilité internationale)
En rédigeant ma thèse de doctorat sur l’aristocratie sénatoriale romaine tardive, j’ai trouvé deux inscriptions sénatoriales inédites sur des sarcophages de l’Antiquité tardive, dont l’authenticité avait été mise en doute. Ces deux sarcophages romains tardifs font aujourd’hui partie de la collection permanente du Musée des pays de la Bible à Jérusalem. Ils provenaient de la collection d’Elie Borowski, marchand et collectionneur d’antiquités, au Royal Ontario Museum à Toronto, mais leur origine exacte est toujours incertaine.
Ces sarcophages sont richement décorés. Les cuves, ainsi que leurs couvercles, massives et sculptées, sont bien conservées et appartiennent au type de sarcophages à strigiles (à ondulations). Tous les deux n’ont que leur face avant ornée et portent les tabulae inscriptionis sur leurs couvercles. En ce qui concerne l’affiliation religieuse, les deux sont des sarcophages chrétiens, selon les épitaphes, et ne sont pas donc antérieurs au quatrième siècle de notre ère. Les deux inscriptions sépulcrales commémorent des femmes décédées qui avaient le rang sénatorial (clarissimae). Ce sont donc des sarcophages de femmes aristocratiques du début de l’Empire romain tardif. L’un est le sarcophage de Iulia Latronilla et l’autre d’Octavia Baebiana, selon les inscriptions. Les deux femmes ne sont pas connues par d’autres sources.
Cependant, les chercheurs ont postulé, exclusivement sur la base de l’iconographie, que ces deux sarcophages pourraient être des pièces contrefaites fabriquées à l’époque moderne. Ils ont souligné que leur iconographie est plutôt irrégulière et ne correspond ni à celle des ateliers de Rome ni à celle des ateliers provinciaux. De plus, leur datation est également problématique. Bien que les deux sarcophages aient été publiés précédemment, les inscriptions ne sont incluses dans aucun corpus épigraphique ni dans aucune base de données (EDCS, EDR, EDB, EDH). Par conséquent, ma recherche porte sur l’authenticité de ces sarcophages, leur provenance et leur datation.
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